Pour mon premier bébé, j’ai connu un accouchement déclenché car je faisais une pré-éclampsie. Donc je ne connaissais pas ce qu’était un début de travail, des vraies contractions, la perte des eaux… Je ne savais pas comment les choses allaient se passer, et pour cette deuxième grossesse je me sentais assez en “attente” face à cela. J’avais très envie de connaître un début de travail “naturel” cette fois, de sentir les choses arriver… J’avais un rdv la veille de mes 37SA, je savais qu’on allait discuter de la date d’une naissance programmée et je n’avais pas envie… Car pour accoucher comme je le souhaitais, l’idéal était qu’ils se décident à venir d’eux-même…
Cette nuit là, j’ai mal dormi. Comme souvent ces derniers temps, quand vous avez un ventre d’une circonférence telle, “bien dormir” devient un concept très lointain. La fin d’une grossesse géméllaire en elle-même est quand même un moment particulier. Mais bon, là, je me sens particulièrement mal. Nausée, je me lève pour aller vomir. Je me sens un peu mieux après. Je surveille mes contractions, j’en ai un peu… mais ça se calme. Je me rendors un peu. 4h30, j’ai un peu mal, des contractions qui reviennent… 5h du matin, je n’y tiens plus, je me lève. A 5h18, je commence à noter mes contractions sur une appli. 7 minutes, 5 minutes, 3 minutes… Je sens qu’on y est… A 6h40, mon mec arrive dans le salon, prêt à partir, avec ses fringues de travail sur le dos. Je lui dis que je pense qu’il peut aller se changer, je pense qu’on n’échappera pas à une petite visite à la maternité ensemble aujourd’hui.
Je savais qu’on était vraiment au tout tout début, donc nous avons pris le temps de finir de préparer les affaires. Mon garçon s’est levé, futur grand frère… Nous avons eu le temps de faire de gros câlins, quelques photos, avant de le laisser prendre son petit-déjeuner avec sa mamie. Les contractions sont là, elles picotent mais je n’ai pas vraiment mal. Mais je me sens tellement nauséeuse… Je préviens ma maman qu’elle ne s’inquiète pas mais qu’on ne lui téléphonera qu’après la naissance des garçons si c’est bien pour aujourd’hui (la pauvre, elle a attendu toute la journée…).
On arrive à la maternité à 8h, on nous installe en salle d’examen pour un monito. Ok, on y est, on voit bien les contractions. Je me sens toujours aussi mal, et là, je repeins le mur. Voilà, ça c’est fait. L’interne me tend un haricot un peu paniquée et j’ai à peine le temps de me dire que vraiment il est trop petit que je l’inonde. Voilà, ça c’est fait. Je suis en pré-travail, mais “vu qu’il y en a 2 et que vous vomissez on va vous garder hein”. Oui j’aime autant, merci ^^ Je fais une petite blague sur le fait qu’il va falloir prévenir mon gynéco, j’avais rdv avec lui à 11h mais du coup je vais devoir annuler je pense 😉
C’est ensuite parti pour une longue journée d’attente. Et surtout une belle rencontre avec une sage-femme qui va m’accompagner toute la journée. Avec laquelle malheureusement je n’accoucherai pas, mais qui aura été une aide précieuse. J’ai ri car elle m’a dit que les médecins se battaient pour m’accoucher ^^ Mon gynécologue est là toute la journée et veut être prévenu qu’elle me dit. Mais je sens que l’idée d’accoucher des jumeaux séduit les autres médecins aussi ! L’auxiliaire de puériculture qui est là ce jour là est très drôle, ça fait vraiment du bien dans cette attente.
J’ai eu la péridurale très tôt. L’anesthésiste m’a demandé de la prévenir entre 2 contractions, je lui ai dit “allez-y c’est bon je n’ai pas si mal je ne bougerais pas”. Elle m’a répondu désagréablement “Pourquoi faire la péridurale maintenant si vous n’avez pas mal ?”. Am-biance. Je lui ai répondu du tac au tac que si on l’avait appelé c’est qu’il y avait une raison et que là elle pouvait la poser merci. Je ne sais pas pourquoi les anesthésistes de maternité sont tous aussi désagréables, je ne sais pas vous mais moi ça aura été une quasi constante de mes deux grossesses. Ma sage-femme à qui j’ai rapporté l’anecdote m’a dit que franchement elle disait n’importe quoi, une grossesse gémellaire, ma situation… C’était le bon moment et point. La question du tact en salle de naissance, on n’y est pas toujours…
Cette journée a été longue, très longue. Le travail avançait mais lentement. Quand on est arrivé le matin à 8h on pensait vraiment que genre à 14h ils seraient là. Na-ïfs. J’ai eu le droit à une perf pour accélérer les choses. On a regardé les minutes défiler, heureusement le papa (sur ma demande insistante des derniers mois) avait concocté une playlist Spotify “Pif et Hercule par ici la sortie”. On voulait vraiment être dans notre bulle, à part mes parents personne n’était au courant et nous n’avons pas donné de nouvelles. Je n’avais pas vraiment de douleurs du coup avec la péridurale, mais étant pas trop dosée les contractions m’empêchent de me reposer totalement. Et surtout, je dois jongler entre le fait d’être allongée mais pas trop car mon gros ventre m’écrase, et maintenir à peu près les 2 capteurs (à peu près on a dit).
L’attente était source d’angoisse pour moi, j’ai craqué, plusieurs fois, et la sage-femme a été tellement réconfortante. C’était vraiment important pour moi d’avoir eu une personne aussi à l’écoute, aussi positive, au courant de mon dossier et qui a su toujours trouver les mots justes. A un moment, j’ai commencé à pleurer. Elle m’a demandé ce qu’il y avait. Je lui ai dit que j’avais peur que ça finisse en césarienne. Elle m’a rassuré, m’a dit qu’on n’en prenait pas le chemin, en m’expliquant comment les choses se passeraient si ça devenait le cas. Elle m’a demandé de quoi j’avais vraiment peur. J’ai explosé en sanglots. Je lui ai dit que j’avais peur de tout. Que ça se passe mal. Qu’il y ait un soucis pour mes bébés. Que j’y passe cette fois.
En fin d’après-midi, j’étais à 8, la sage-femme a proposé qu’on essaye de pousser un peu. Mon petit Pif est encore trop haut, un peu coincé. On essaye, en comité très réduit, juste elle et sa collègue, l’auxiliaire de puer. Je pousse, rien. On laisse tomber, je réessaye une petite heure plus tard. Rien encore. Je comprends que je n’accoucherais pas avec elle, et ça a été un vrai coup dur. Elle m’a rassuré, m’a présenté à ses collègues de nuit avec qui ça se passera plutôt bien, mais bon. Elle m’explique qu’elle part au restaurant, et qu’elle pensera à moi en mangeant 😉
Peu après 21h, enfin, les choses se précisent. La rencontre avec mes petits garçons est imminente.
Mes photos de grossesse ont été réalisées chez Awen photo
1 comment
Suspense ! Bon, en même temps, on sait que tu as déjà accouché 😉 J’espère en tout cas pour toi que les nausées se sont ensuite calmées et que l’équipe de nuit a été aussi gentille que celle de jour.
Je ne me souviens plus si l’anesthésiste m’a dit quelque chose pour mon aîné mais de toute façon, j’étais tellement shootée au gaz hilarant que je n’avais plus envie de parler allemand !
A demain pour la suite !