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16h39. Nous voilà devant le placard, LE placard, celui qui contient les produits adorés du goûter. Qui est donc fermé par un aimant, comme celui du petit-déjeuner. Oui, on a voulu leur apprendre à respecter les règles du “n’ouvre pas le placard s’il te plait” et finalement on a préféré fermer à clef. Il semblerait que nous atteignons assez vite les limites de notre patience éducative. B. tire déjà sur la poignée comme un forcené, je lui demande comme tous les jours d’attendre. J’ouvre. Ruée sur les compotes. Ils se battent pour la dernière pomme fraise alors qu’ils les aiment toutes.
Une fois la compote choisie et les enfants assis, commence la distribution des gâteaux. Je sors toute contente les mini-BN à la fraise avec leurs grands sourires, “regardez les enfants, j’ai repris aux courses les gâteaux que vous aviez adoré chez papi et mamie”. F. applaudit, il est ravi. B. fait la gueule, il préfère ceux au chocolat. G. aussi en veut au chocolat, mais pas ceux là, les autres. Je fais au cas par cas. Je repense à mon verre de vin. Je me ressers un double espresso.
17h02. “Allez les garçons, vous pouvez choisir chacun un livre, je vous attends”. Je m’installe sur le canapé, ils reviennent avec leur ouvrage. Je râle : il y en a 2 que j’ai déjà lu hier soir, je négocie de changer. Ils reviennent avec les 2 d’avant-hier. Je râle et demande pour la millième fois à quoi ça sert que leur bibliothèque déborde si c’est pour prendre TOUJOURS les mêmes livres. J’accepte de relire Cher monstre, mais pas l’album de la Pat’Patrouille, j’ai mes limites. Ils grimpent sur le canapé, se disputent les places à côté de moi. J’attaque Cher monstre. Les garçons me disent en choeur “c’est pas boooooon le pâté moisi” et rigolent comme des baleines. Je passe à P’tit loup ne veut pas ranger, en leur disant que ça me rappelle quelques uns. Ils ne voient pas de qui je parle. Au bout de 2 pages, F. se glisse entre mes bras qui tiennent le livre et s’écrase sur mes genoux. Je râle, lui dit qu’il m’a fait mal et qu’en plus je ne vois rien. “Oui mais maman, je veux être sur tes genoux”. Je dis non. Il dit si. Je dis que sinon j’arrête de lire, les autres hurlent, F. consent à se remettre sur le côté. Je finis par “Le monstre des émotions va à l’école”, ils me demandent si demain c’est encore l’école à la maison ou s’ils vont à l’école demain. J’ai envie de pleurer en les voyant tout tristes.
17h15. On démarre une partie de Verger. Les garçons rigolent à chaque fois que l’un de nous tire une carte du corbeau. Ils se font de grands sourires et moi je savoure ce moment avec ma petite tribu. On enchaîne avec des puzzles. B. et G. lâchent l’affaire et filent jouer à leurs mille histoires imaginaires. F. se concentre, assemble les pièces, me demande de l’aide mais râle si je lui emboite une pièce récalcitrante,“J’ai pas besoin de toiiiii” !
Je me fais couler un café, je me dis que ça ira pour les activités du jour. J’envois les photos les plus flatteuses sur le groupe What’s App de la classe des petits, histoire de montrer que oui oui oui la continuité pédagogique passe bien par là. F. veut regarder, il me dit que ses copains lui manquent. Gros bisous, je réexplique la situation. Gros soupir, moue boudeuse, “oui maman je sais”. Je me connecte sur le site de la classe de mon grand, zut c’est vrai ça ne marche pas avec le téléphone, je monte sur l’ordi pour envoyer quelques photos tout en évitant soigneusement de trop regarder ce que les autres ont fait. Je me note d’envoyer un autre jour un mail détaillé à sa maîtresse et son AVS. Ah, et aussi de reprendre contact avec le programme de recherche de son syndrome pour savoir s’ils ont besoin d’autres informations. Je repense au dossier MDPH à re-remplir encore, à tous les rendez-vous à l’hôpital qui ont été annulés et qui repoussent la finalisation du dudit dossier. J’ai envie de pleurer.
17h39. Je m’enferme dans les toilettes pour une nouvelle partie de Gardenscapes. 17h43, les petits tambourinent sur la porte parce qu’ils veulent faire pipi. Je leur dis d’aller dans les autres toilettes. Bien sûr ils refusent et hurlent. Je tiens exactement 3 minutes 45 et rouvre. Tant pis pour le moment de tranquillité.
17h50. Je demande au responsable du jour de sonner la récré et j’expédie tout ce petit monde dehors en scrutant par la fenêtre le retour de leur père. Je zone sur mon smartphone en commençant à regarder les nouveaux compte-rendus anxiogène de la journée sur les fenêtres 1 à 4 tout en lorgnant sur mes repérages shopping sur mes fenêtres 5 à 12. Les garçons crient dehors, se chamaillent et se poussent dans les cailloux. Ça pleure. Je ramasse l’un, mouche le nez de l’autre, frotte les genoux du troisième. Je crie à F. d’arrêter d’arracher les fleurs des fraisiers et de jeter des cailloux chez les voisins, il me répond “cacaaaaaaaaaaaaaa” en hurlant plus fort que moi. B. chouine car il a encore jeté un cerceau derrière le grillage. Je lui dis que ça lui servira de leçon, que je lui ai dit 1000 fois de faire attention dans notre jardin de la taille de celui d’un Polly Pocket. Il se met à hurler. J’attrape un balai et m’écorche le ventre en me penchant par dessus le grillage pour récupérer ce p*** de cerceau. Je reprends mon téléphone, j’ai le clic droit qui me démange.
18h03, leur père arrive (qui a dit “enfin !” ???)
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8 comments
Tu n imagines même pas comment ça me parle…
Courage courage, on est tous dans le même bateau !!
Oh malheur ! Les fleurs des fraisiers !
« Pfff, oui mais maman nous on a même pas de fleurs dans notre jardin ! » :p
C’est du sport ! mais la chance c’est le jardin ! ouf !
bon courage pour la suite !
Mais tellement ! Heureusement qu’on a ce petit jardin !!
Oh punaise la même délivrance quand mon mari rentre! Même si en ce moment, c’est plus tôt que d’habitude, c’est rarement avant 20h et en général c’est là que je lui sors « punaise… j’en peux plus » lol
Délivrance délivrance… On est loin du sauveur sur son cheval blanc quand même ! :p