Je n’avais pas vraiment d’idées préconçues sur comment j’allais vivre ces neuf mois de grossesse. Je n’avais jamais spécialement rêvé ou fantasmé cette période de ma vie. Quand je me suis sentie prête, je voulais avoir un bébé, je ne me suis pas dit que je voulais être enceinte. Par contre, je voyais les choses d’une manière assez simple : j’allais vivre une grossesse sereine, prendre les choses comme elles venaient. Maintenant, quand j’y pense, je me sens un peu naïve face à ça, et en même temps j’ai appris à prendre du recul.
Pourtant cette grossesse, tout aurait du bien se passer. Trois fois rien au début, juste quelques douleurs trop fortes et que je ne comprenais pas. Et un médecin qui te fait un diagnostic farfelu au tel sans aucunes indications précises… Les regards interloqués des médecins aux urgences à qui j’ai reporté la conversation et leurs explications claires m’ont rassuré, bien évidemment, mais mine de rien le petit soupçon d’angoisse commençait à être là.
Puis il y a eu cette première écho, celle qui aurait dû être le début de la prise de conscience d’une nouvelle dimension dans nos vies. Mais qui a surtout signé le début de semaines et semaines d’angoisse bien réelle cette fois, le genre qui t’empêche de vivre tout simplement. Là encore, j’ai eu du mal à comprendre l’attitude de l’échographe, qui a pris toutes les mesures mécaniquement, comme si nous n’étions pas là. Et pour finir une annonce abrupte, sans aucunes explications, en nous lâchant dans la nature sans aucune visibilité sur la suite. « Voyez avec votre médecin, je ne peux pas vous dire ». Le même médecin avec qui j’ai eu encore au téléphone une conversation surréaliste, à croire qu’elle ne comprenait pas un mot de ce que je disais… Un sentiment d’abandon terrible.
Le coup de massue. Nous avons eu la chance d’être ensuite suivi dans un hôpital où le personnel a fait preuve d’une vraie patience, d’une vraie humanité. Pourtant, débouler en larmes dans un secrétariat à 5 minutes de la fermeture, on a connu mieux comme entrée en matière… Mais nous avons été accueillis par tout un personnel qui a compris notre angoisse, et surtout qui a senti que nous étions complètement paumés. Secrétaire, chef de clinique, interne… Tout le monde a eu un mot gentil, et a su nous aider à relativiser. J’en ai encore les larmes aux yeux rien que d’y penser. La suite n’a pas été un long fleuve tranquille, mais au moins nous avions des explications, un accompagnement.
Clairement, les semaines qui ont suivi n’ont pas été faciles, j’ai eu l’impression de mettre ma grossesse entre parenthèse pendant quasiment 2 mois. Forcément, l’enchainement des examens, atteindre un certain stade de la grossesse pour vérifier telle ou telle chose, attendre les résultats partiels, puis les définitifs, téléphoner aux laboratoires pour accélérer les choses, devoir se rendre sur place pour prendre connaissance de ce qu’il en ressort… Pas de bons moments donc, la sérénité était bien bien loin de moi.
Même après cette épreuve passée, heureusement sans encombre, je n’ai pas aimé les échographies officielles. Chacune d’entre elle a été l’occasion d’apprendre que « tout va bien mais il y a un petit quelquechose à surveiller ». Sur le moment, j’y voyais un art de l’euphémisme : « ce n’est pas une anomalie, c’est une particularité », « c’est une spécificité dirons-nous ». Bref, rien de grave, mais des choses « à surveiller » : la prochaine fois, à la prochaine écho, après la naissance… Ok ok ok. Et puis finalement, on se documente, on regarde, on se dit qu’ils ont raison bien entendu ces médecins. Qu’ils me disent la vérité, que c’est bien de savoir ce qui se passe, et surtout qu’au final ça roule. Et c’est ce qui compte.
Je me suis demandée si ce n’était pas moi qui prenait le mauvais angle des choses. Forcément, quand je vois comment j’ai été rongée par l’angoisse au début, alors que « il n’y a rien », je me dis que j’aurais dû dès le début relativiser. D’autant plus qu’en en discutant autour de moi, tu te rends compte que rares sont les couples qui vivent des grossesses sans le moindre souci. Juste on n’en parle pas forcément, et surtout ils oublient vite. Et c’est vrai : même si je n’ai pas eu une grossesse sereine, ça va. Car malgré tout, je n’ai pas eu une grossesse difficile. Aucun réel soucis finalement, juste de l’angoisse « gratuite », et j’en suis soulagée.
Maintenant que je suis dans mon neuvième mois, je relativise tellement ! Les derniers préparatifs m’apaisent en fait. Mes cours de préparation à l’accouchement sont terminés, la chambre est quasiment finie, je vous prépare pour très bientôt des articles sur ce que je compte emporter à la maternité… Tout autant de « check » sur ma to-do list qui me rassurent, comme des mini-étapes vers « la suite ».
Pour le reste, on verra bien.
To be continued 😉
16 comments
Je comprends tes angoisses et c’est normal que tu les ai eu.
N’importe qui a ta place aurait été stressé, surtout quand c’est une première grossesse !
L’important c’est que vous alliez bien tous les deux ! Courage pour les derniers jours !
Moi je n’ai pas eu une grossesse sereine non plus, entre l’hypertension, la fatigue excessive et la rétention d’eau. Et maintenant c’est bcp de bonheur et de fatigue (oui quand ton fils décident de faire en même temps les dents et se retourner, les nuits sont de nouveau agités…)
Bisous ma belle !
Merci Marine ! J’ai l’impression que ces derniers jours passent à une vitesse folle, je ne réalise pas que 9 mois sont quasiment passés…
Je n’ai jamais été trop fan des échographies, surtout depuis que j’en ai passé presque 9 pendant ma seconde grossesse alors je comprend ce que tu écris
Et ta photo est magnifique
Je pense beaucoup a toi ces temps ci 😉
Merci pour ton message 🙂 9 échographies, c’est vrai que c’est beaucoup beaucoup !!! Je finissais toujours par me demander « qu’est-ce que mon petit gars aura inventé encore aujourd’hui ? » 😉
Après la naissance, même si le bebe ira bien, même si c’est derrière soi, c’est important d’exorciser ce stress, encore mieux en en parlant avec un professionnel. Parce que personne ne peut comprendre ce que le couple a traversé.
Et à retenir pour la « prochaine fois »: chaque grossesse est différente!
C’est ce que je me dis oui ! Même si, en même temps, je me dis que j’aurais du mal à ne pas stresser à l’approche des échographies d’une seconde grossesse… Mais n’y pensons pas, chaque chose en son temps 😉
Coucou! Je te comprend à 100% ma
Deuxième grossesse a été difficile vomissements et nausées pendant quatre mois amiocienthese donc période d attente difficile et diabète gestationnel… Je regrettais presque d être enceinte … Auj mon bonheur est sans limite avec mon Rafael ! Bisous et courage pour ces derniers moments !:)
Oui, les périodes d’attente sont tellement dures à vivre… Heureusement qu’on oublie vite une fois qu’on sait que tout va bien 🙂
Contente de savoir que tout va mieux maintenant !
Bisous
Merci Suzanne 🙂
Je suis désolée de lire ca , mais si au final tout va bien tant mieux !
De mon côté c’est l’inverse, j’attendais avec impatience les echographies pour me rassurer … les seuls « bons moments » de la grossesse. Ma grossesse n’a pas été de tout repos non plus de mon côté nausées et vomissements pendant 5 mois, brûlures d’estomac, sciatique, malaises vagaux, hemo haha, stress de perdre ma vie d’avant, je culpabilisai de presque regretter d’être enceinte.
et maintenant ma poupette n’est pas pressée de sortir, mon terme est dans 9 jours ! J’ai hâte 🙂
Bon courage pour la fin !
Bon courage à toi aussi pour la fin ! 🙂 Je commence doucement à avoir hâte aussi je dois dire…
C’est drôle car je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis alors que je ne suis pas enceinte. Pour moi, c’est plutôt l’inverse, je désespère de tomber enceinte depuis maintenant plus d’un an mais je reconnais toutes les angoisses, les questionnements,…A chaque examen médical, je me disais que ça y’est on allait découvrir que j’étais stérile et le pire c’est que quand on m’apprenait que tout allait bien, j’angoissais encore plus car je ne comprenais pas pourquoi je ne tombais pas enceinte. Aujourd’hui, ça va mieux car j’ai appris à relativiser et que j’ai beaucoup travaillé sur moi (vive le yoga et la sophrologie!) mais ça a été un très long processus qui je le sais m’a laissée très fragile…Et puis, c’est sans fin tout ça parce que le jour où mon rêve se réalisera, je sais bien que ce sera tout un nouveau lot d’angoisses qui apparaitra! En tout cas, bravo à toi de « parler vrai » au sujet de ta grossesse, c’est si rare…Gros bisous et bon courage pour la toute dernière ligne droite!
Merci beaucoup pour ton message Hayley, ça me touche beaucoup ! Je ne peux qu’imaginer ta situation, ça ne doit effectivement pas être facile du tout à vivre… C’est toujours difficile d’être dans l’attente et de ne pas avoir de réponses. Je vous souhaite beaucoup de courage et surtout de bonheur pour la suite !
Ton article me touche beaucoup, je comprends très bien ce que tu ressens et te souhaite une très belle rencontre avec ton petit bonhomme !