Voilà, ça en est fini de mes (très) nombreux articles à propos de mon accouchement. Vous avez pu voir que j’en avais des choses à dire… Il m’aura fallu du temps pour publier tout ça, j’ai posé mes premières sensations sur le clavier quelques semaines après la naissance de mon fils, quand il était encore en néonat, pour commencer à évacuer tout ça. Mais il m’aura fallu beaucoup de temps pour tout finaliser, il m’était un peu difficile de rentrer dans tous les détails…
Mais quelquechose que je te tenais à dire, vraiment, c’est que je n’en veux à personne pour tout ce qui m’est arrivé… Je veux parler du monde médical. Je dois dire que j’ai un peu souffert suite à tout cela de certaines remarques de mon entourage, qui ont pu remettre en question les décisions médicales qui ont été prises me concernant. Je sais très bien que c’était leur manière à eux de réagir à tout ça, d’essayer de comprendre ce qui avait pu m’arriver, mais ça ne m’a pas aidé. Non, il n’y avait aucune raison de me faire une césarienne quand la décision de déclencher mon accouchement a été prise, tout était favorable à une naissance par voie basse et c’était ma volonté. Non, il n’y a pas eu d’affolement à faire vite sortir le bébé. J’ai vu les enregistrements de ses battements de coeur, même si la poussée commençait à durer un peu trop ça ralentissait à peine. Non je n’ai pas été lésée par les spatules ou les forceps, ils ont été utilisé dans des conditions relativement classiques et ne sont pas la seule et unique cause. Non je n’avais pas besoin de savoir que l’hôpital dans lequel j’ai accouché n’était pas particulièrement bien noté dans la gestion des hémorragies post-accouchement, car dans mon cas ce sont les bonnes décisions qui ont été prises. Non je n’ai pas été victime d’erreur médicale. J’ai regardé attentivement certaines pièces de mon dossier, j’ai même été voir un autre gynécologue, totalement extérieur, qui a confirmé la gravité de mon cas mais qui a aussi constaté que j’avais été “bien réparée”. C’est comme ça, c’est tout.
Je ne suis globalement pas amère face à l’environnement médical de ma grossesse. Triste de ce qui a pu m’arriver, oui. Mais je sais aussi que j’ai été suivie correctement, et que la prise en charge a été bonne. L’équipe de l’hôpital où j’ai accouché a même pris plusieurs fois de mes nouvelles après mon transfert, non pas pour “cacher une faute”, mais pour s’assurer du bon suivi de mon cas, et m’expliquer ce qui m’est arrivé. Et aussi, je le pense vraiment, par humanité. Car la gynécologue qui m’a accouché et la sage-femme qui m’a accueillie en chambre ont eu peur pour moi, tout simplement. Car même pour elles, ça reste des cas qu’on ne rencontre pas tous les jours, et j’ai accueilli sans réserve leur sollicitude.
Et au-delà de ce qui a pu m’arriver… Même si c’est aujourd’hui extrêmement compliqué pour moi d’accepter la situation que nous vivons, je sais aussi que malheureusement rien ne pouvait être détecté pour mon fils. Je sais que j’ai été très bien suivie, j’ai fait tous les examens et analyses nécessaires, et que si rien n’a été vu de son syndrome génétique c’est que rien n’était visible, tout simplement. Je sais intimement qu’il n’y a pas eu d’erreurs. C’est comme ça, c’est parfois difficile à accepter, mais c’est comme ça.
Je n’en veux à personne pour cet accouchement assez catastrophique, qui a suivi ma grossesse peu sereine et a malheureusement été le prélude d’un début de vie de famille compliqué. A part parler de malchance, je pense qu’il n’y a rien à dire. Je cherche parfois des réponses, mais je sais qu’elles ne sont pas là.
Mes autres articles sur mon accouchement :
- Parler de son accouchement
- Le jour d’avant
- Mon accouchement déclenché
- Notre rencontre avec bébé
- Thrombus post-accouchement : c’est quoi ?
- Thrombus post-accouchement : le vivre
- Thrombus post-accouchement : et après ?
6 comments
Très touchée par la sagesse et sérénité qui se dégage de votre article d’aujourd’hui. J’ai une question en suspens, pourquoi n’avez pas fait d’amniocentèse ?
Je n’ai effectivement que peu parlé des détails de ma grossesse, juste un peu dans mon article « Je n’ai pas eu de grossesse sereine ». J’ai eu pas mal d’analyses plus poussées, et je suis bien passée par une amniocentèse, qui n’a rien révélé.
C’est bien que tu ne sois en colère contre personne, je pense que cela t’aide à mieux affronter la situation.
En tout cas tu es forte car avec tout ce qui t’est arrivé tu restes positive ! 🙂
Merci ! Je suis étonnée que tu me dises ça, car « positive »… ce n’est vraiment pas comme ça que je me vois ! J’ai toujours autant de mal à accepter la situation, j’ai l’impression de ne quasiment pas avoir progressé sur ce sujet là.
Un thrombus vulvaire pour ma part il y a 1 mois et demi…1 premier passage au bloc pour drainer, un second pour suturer! J’aurais aimer tomber sur tes articles a mon retour de la mater, je n’avais trouver que des forums avec des témoignages plus effrayant les uns que les autres, aujourd’hui pour moi physiquement tout vas bien, psychologiquement c’est tellement plus dur…Je me suis sentit mourrir , personne n’a pris le temps de m’expliquer ce qu’il se passait, quand ils ont vu mon thrombus tout à été vite ( et s’est bien le plus important après tout) ! Bref j’ai du mal à me reconnaître aujourd’hui…angoissée,nerveuse,renfermee …tout le contraire de ce que j’étais!
Je suis désolée de lire ton témoignage Onni ! Mais 1 mois 1/2 c’est encore très récent, laisse toi aussi le temps de digérer cette épreuve. Est-ce que tu as l’occasion de revoir le gynéco qui t’a opéré ? Ça m’avait fait du bien de pouvoir en reparler après pour comprendre ce qui avait pu se passer, comme tu le dis ça va si vite… Si jamais tu en as la possibilité ça peut être une piste, en tout cas dans la maternité où j’ai accouché ils avaient pris le temps de m’expliquer, y compris ce qui s’était passé dans le second établissement où j’avais été transféré, et ça m’avait été précieux. C’est une épreuve très particulière, n’hésite pas aussi à aller voir un psychologue si tu en ressens le besoin, c’est un traumatisme qu’il faut prendre le temps d’intégrer. Je te souhaite du courage, et j’espère que tout ceci sera derrière toi d’ici quelques temps <3