La visite à la crèche

Il y a quelques temps, nous avons reçu un coup de fil qui nous annonçait le graal de tous jeunes parents : une place en crèche. A la rentrée, mon petit chat ne sera plus gardé par son papa, il va désormais connaître les joies de la garde en collectivité. Je dois vous dire que même si ça fait assez bizarre, nous avons assez hâte, essentiellement parce que nous pensons que ça sera très positif pour lui d’être entouré d’autres enfants, très stimulant.

Nous sommes donc allés visiter la crèche. Une drôle d’épreuve pour notre petite famille. C’est la première fois que nous nous retrouvions convoqués quelquepart tous les trois ailleurs qu’à l’hôpital, donc nous étions à la fois excités et déboussolés, sans trop savoir ce qu’on fait en fait pendant une visite de crèche. Et puis on ne sait jamais trop comment aborder l’histoire déjà bien remplie de notre petit bonhomme : faut-il tout raconter ou pas, est-ce que cela a un sens ou pas ? Ce sont des questions à laquelle nous n’avons pas vraiment de réponses bien entendu.

On s’est donc retrouvés à écouter sagement assis dans le bureau de la directrice tous ces petits riens qui feront le quotidien de notre fils à la rentrée. Voici les horaires, et on a des grands, des moyens et des petits, et voici l’endroit où il fera sa sieste, on fait des sorties parfois. On a sagement fait la visite de la crèche, on a regardé toutes les pièces, on a essayé de se projeter. On a eu un drôle de moment de bug quand on nous a présenté la salle où les enfants mangent, ça reste un sacré concept pour nous de nous dire que notre fils va vraiment manger, mais on a envie d’y croire bien sûr ! C’était un peu surréaliste d’entendre ce que sera son emploi du temps, il va avoir une vie sans nous en fait, on commence à peine à l’envisager.

Il y a eu ce moment où mon homme a posé le fiston devant ses futurs petits camarades. Ce n’était plus juste la visite de la crèche en fait, mais presque comme le grand moment où se disait que ça y est, on le laissait ! “J’ai eu l’impression que ça y est, il partait passer son bac” m’a confié ensuite le papa, ça m’a fait sourire. Notre petit chat lui il a été très intrigué, il a souri, il a beaucoup regardé, il a pleuré aussi quand les grands ont commencé à faire trop de bruit. La vie. Sa vie sans nous, sans les médecins, un peu plus grand, un peu plus autonome ? Ce n’est pas pour tout de suite bien sûr, l’adaptation commence fin août, mais déjà symboliquement de le voir avec des enfants dans un cadre autre que les couloirs du service pédiatrique de Necker, je peux vous dire que ça nous a fait un petit frémissement bien agréable.

A la rentrée, notre petit chat fera partie des moyens à la crèche. Quasiment le plus petit des moyens, il sera sûrement derrière ses petits camarades en terme de développement, il mangera différemment des autres c’est sûr, mais il sera à la crèche. Comme les autres. Comme le début d’une vie un peu plus normalisée en fait.