J’ai un peu hésité avant de publier cette critique de livres ici. Déjà parce que je n’ai encore jamais parlé livres sur ce blog, je réserve habituellement mes avis littéraires à Culture déconfiture. Et puis aussi car la lecture de Le voleur de brosse à dents n’a pas été “facile” pour moi, du coup je ne savais pas forcément comment en parler. Mais j’y tiens.
Si vous êtes comme moi, vous ne connaissiez Eglantine Emeyé que de loin, le souvenir un peu vague d’une animatrice pétillante avec un joli sourire, mais je ne suivais pas ses émissions. J’ai entendu parler l’année dernière de son fameux documentaire, “Mon fils, un si long combat”, mais là encore, de loin… et je ne l’avais pas vu. Le handicap, ce n’est pas un sujet auquel je me confrontais “naturellement”. Et puis la vie. J’ai regardé ce documentaire, il m’a serré le coeur. Eglantine Emeyé m’a bouleversé. Donc dès que j’ai vu qu’elle sortait un livre, Le voleur de brosse à dents, je l’ai acheté. Et regardé un peu de loin dans ma liseuse, n’osant pas entamer ma lecture.
Dans Le voleur de brosse à dents, Eglantine Emeyé, parle de son cadet, Samy, son fils polyhandicapé, victime d’un AVC tout bébé et autiste. Elle nous parle de sa vie avec ses deux garçons, et de son combat (car ça en est un…) de vivre dans notre société avec un enfant “différent”. Des démarches, des rendez-vous médicaux décevants, des incompréhensions, des “cases” qui ne fittent jamais. Ce n’est pas un roman, c’est un témoignage. C’est sa vie. Je ne vous le cache pas, j’ai eu un peu de mal à le lire, mais ce n’est pas “douloureux” pour autant. L’écrit anesthésie les situations. Un témoignage criant de vérité, où j’ai aimé lire l’avis d’une mère “courage” qui ne le revendique pas, ce courage. Je ne vais pas vous cacher que ça m’a fait peur pour l’avenir aussi. Car comme absolument tout ce que je peux lire sur le handicap, on y retrouve le même constat : difficultés et solitude. Le tout raconté sans “guimauve”, juste de l’humanité. Et pour ça, merci Eglantine Emeyé.
Est-ce que je vous recommande de lire Le voleur de brosse à dents ? Je ne sais pas. Je ne sais pas si de moi même j’aurais lu un témoignage sur le handicap si je n’y étais pas confrontée aujourd’hui. Mais si jamais vous vous intéressez au sujet, ça me parait être une lecture indispensable.
Comme je vous disais, je blogue sur mes lectures sur Culture déconfiture habituellement. Et je suis là-bas plusieurs challenges littéraires. Avec ses 402 pages en grand format, Le voleur de brosse à dents d’Eglantine Emeyé est mon pavé du mois de novembre pour le challenge de Bianca du blog Des livres, des livres !
5 comments
Je viens aussi de lire ce livre. Je « ‘connaissais »‘ déjà le parcours d’Eglantine, j’avais vu son reportage poignant, l’avais écoutée dans différentes interview et tenais vraiment à lire son livre. Je n’ai pas eu « ‘de mal »‘ à le lire, en tout cas, je n’ai pas été surprise, malheureusement parle parcours du combattant qu’elle doit suivre, parce que moi même Maman d’un enfant différent, Une différence toute autre que celle de Samy, mais une différence qui nous pousse depuis 10 ans à bousculer notre petit confort, abattre des montagnes, être sans cesse en alerte pour que notre petit gars avance loin et bien ….
Moi, je serais plutôt d’avis de faire lire ce livre justement à tous ceux qui n’ont qu’une très vague idée de ce que signifie le handicap … tous ceux qui se permettent de dire « ‘ faudrait que les parents fassent ci ou ne fassent pas ceci »‘, juste pour leur faire un peu toucher du doigt la réalité, la vraie, pas celle qu’ils imaginent … malheureusement, au fil du temps, que comprends que ceux qui vont affronter ce genre de lecture sont bien souvent ceux déja confrontés au monde du handicap …
Oui, moi même je ne sais pas si je me serais lancée dans la lecture de ce livre si je n’étais pas confrontée aujourd’hui à tout cela… Je me demande la valeur de ce genre de témoignages dans la prise de conscience collective. Son documentaire avait fait parler, son livre aussi apparemment, mais et après ?
Je n’ai pas envie de le lire… pas envie de me confronter à toutes les difficultés auxquelles nous devrons peut-être faire face prochainement…
Je comprends tout à fait…