(edit : j’ai écrit cet article avant de vous annoncer ma grossesse… et je peux vous le dire tout de suite, tout s’est bien passé, et tout va bien 🙂 )
Demain je passe ma première écho. La première écho “officielle” j’entends, la fameuse, celle qui lance officiellement la grossesse normalement, celle qui te fait basculer après la fameuse période “de risque”. En vrai, j’en ai déjà eu deux des échos, j’ai déjà discuté avec le chef de clinique qui tout en prévenant des risques m’a bien expliqué qu’il n’y avait pas de raisons que ça n’aille pas bien. Mais je ne peux pas m’en empêcher. J’ai peur.
J’ai peur parce que pour la grossesse de mon petit chat, cette fameuse première écho a signifié le début. Le début des angoisses, le début du stress. L’adieu à une grossesse sereine. Je m’en souviendrais toute ma vie. Je voulais être suivie à l’hôpital près de chez moi, un hôpital de niveau 2 B, où j’avais été prise en charge aux urgences à 6 semaines de grossesse pour des douleurs abdominales. J’avais apprécié l’humanisme de l’interne qui m’avait reçu, son tact, son professionnalisme quand elle m’avait fait revenir juste pour vérifier que tout allait bien. Tout de suite j’avais demandé à faire mes consultations ici, et c’était sans problème… mais après la première écho.
Pour cette première écho, j’ai pris un rendez-vous dans un gros centre d’échographie. On est arrivés avec le frisé dans une grande salle, avec un échographe peu bavard qui nous a à peine dit bonjour. J’étais mal à l’aise. Il ne parlait jamais, ne disait rien ou presque. Et il me faisait mal à m’appuyer fortement sur le ventre. Heureusement, on a vu que le bébé bougeait comme un beau diable. Un beau moment je dois dire, surtout quand il a jeté ses bras en l’air et que j’ai vu mon homme porter ses mains au visage, tout abasourdi et ému de voir ça. Pour autant, je me sentais mal à l’aise. Mal à l’aise quand le type a dit “je n’arrive pas à prendre toutes les mesures, rhabillez-vous et allez marcher pour qu’il se retourne”. Mal à l’aise quand on a fait le tour du pâté de maisons. Et puis le coup de massue “la nuque est épaisse, on vous a parlé de trisomie 21 ?”. Emballé c’était pesé. Pas plus d’explications. Quand j’ai osé demander ce qu’il fallait faire maintenant quand il m’a tendu le compte-rendu, il m’a répondu “je ne sais pas, voyez avec votre médecin”.
Affolement. Je n’avais pas vraiment de médecin, j’ai appelé en panique la docteur que je n’avais vu qu’une seule pour me faire prescrire la prise de sang de confirmation de grossesse et qui m’a tenu un discours hallucinant et totalement déconnecté de ce que je lui disais… (en même temps, elle m’avait diagnostiqué une fausse-couche au téléphone quelques semaines avant, je ne sais pas à quoi je m’attendais…). Je suis passée au labo d’analyses, pour avoir une idée de cette histoire de prise de sang pour la trisomie 21… et ils m’ont judicieusement renvoyée vers l’hôpital. Hôpital où je suis arrivée en pleurs au secrétariat 15 minutes avant la fermeture. Où j’ai été reçue avec une humanité incroyable, toute une équipe qui a tout de suite compris que l’urgence, c’était surtout de rattraper une belle boulette de communication. Je n’oublierais jamais. J’ai eu une seconde “première écho” le lendemain, avec le chef de clinique. Qui a confirmé que la clarté nucale était un peu trop élevée, où on m’a expliqué la suite des événements. Et ça a tout changé, car on a pris le temps de me présenter les choses. Rien à voir avec la rudesse de la veille.
Ensuite, chaque écho officielle de ma première grossesse a été l’occasion d’apprendre une “particularité”. D’où ma peur. Une échographie pour moi, ce n’est pas un rendez-vous pour voir mon bébé en bonne santé. C’est toujours l’annonce de quelquechose qui ne va pas, “généralement ça ne veut rien dire hein”, mais quand même. Et puis la suite. Alors oui, j’ai peur. Demain c’est ma “première écho” pour cette seconde grossesse, et je stresse terriblement. Je ne sais même pas ce qui me fait le plus peur. Qu’il y ait un soucis, qu’un des deux coeurs ne batte plus ? Ou que tout aille bien sans que ça ne me rassure, car je sais désormais intimement que le risque zéro n’existe pas ?
Cette nuit, je vais mal dormir. Je me lèverais demain matin la boule au ventre.
Je ne sais pas quoi espérer de cette première écho.
10 comments
Ouf, tout va bien donc…. t’es pas trop crevée ? Tu sais que je suis avec toi par la pensée ♡
Merci, c’est chou <3 Toujours fatiguée oui, mais moins !
Je ne suis pas sûr que j’aurai « supporté » la lecture de ton article sans savoir qu’au final « tout va bien ». J’avais déjà le cœur serré en le lisant malgré l’introduction. Je te souhaite une belle grossesse et que toutes ces echos redeviennent de plus en plus uniquement des moments de plaisir.
Merci, c’est gentil ! Je dois dire que j’en fais tellement des échos pour cette grossesse que le bon côté c’est que oui, je commence à les attendre pour de bonnes raisons 🙂 Mais ça reste un peu dur parfois de faire abstraction.
Je comprends bien l’angoisse de l’echo… moi je l’ai eu apres un oeuf clair et l’ecran noir… Pour ma grossesse gemellaire mono, il y a toujours le stress car le risque de STT est present jusqu’a la fin voire la naissance. Pour la trisomie, je travaille avec des enfants porteurs de handicap dont celui-ci,j’ai suivie des jumelles trisomiques meme et mon angoisse etait decuplee; j’ai demandee les marqueurs seriques (mauvais avec la gemellaire). Apres une proposition amniocentese deconseillee par le gynecologue sur des jumeaux (risque accrue de fausse couche), j’ai fait le test DPNI a 400e non rembourse (aie aie aie) qui etait nickel, ce qui m’a enleve une part de stress…..
Merci pour ton témoignage Ludi ! Effectivement, une grossesse gémellaire mono, c’est encore + de suivi, j’imagine que le stress doit être encore + là… Ce que tu dis concernant la DPNI m’intéresse beaucoup, car je compte le faire aussi, mais mon gynéco ne savait pas trop me dire si c’était aussi fiable avec une grossesse gémellaire. Donc tu as eu la possibilité de le faire sans soucis ? C’est une bonne chose à savoir ! Et je dois dire que tu me « rassures » sur le tarif, je pensais que c’était le double…
Tout va bien, et c’est l’essentiel. Je comprends les émotions que les échographies réveillent en toi. Belle grossesse !
Merci 🙂 Je commence à avoir moins peur des échographies, c’est déjà un pas pour moi, je suis contente 🙂
Effectivement, pour moi aussi, chaque écho est potentiellement le début d’une mauvaise nouvelle, donc je comprends ton état d’esprit et tes appréhensions, d’autant plus avec votre histoire.
Je suis heureuse de savoir que tout va bien et je te souhaite une belle grossesse.
Merci Louna 🙂 Oui, c’est toujours compliqué d’appréhender les échographies, même si ce sont des rdv de contrôle c’est aussi des moments de rencontre et c’est + beau de se concentrer sur ça !