Je vous explique pourquoi j’ai opté pour un allaitement mixte pour mes fils ici.
Le début de l’allaitement de mes fils a été déterminant pour vraiment ancrer profondément dans la réalité mon désir d’allaiter. Je n’avais pas envie de batailler, je n’avais pas envie de souffrir, ça j’en étais certaine. Je me disais aussi qu’il n’y avait pas de raisons que ça ne se passe pas bien, et que quoi qu’il en soit si jamais ça se compliquait on passerait au biberon et voilà. Donc pas trop de pression.
Dès la naissance de mes fils, j’ai pu les avoir sur moi pour un long moment de peau à peau, et donc pour la tétée d’accueil. Pif, le premier sorti, était un peu sonné par l’accouchement, et n’avait donc pas trop la force de téter. Hercule lui, bien que le plus petit, a tout de suite tété, un petit moment mais avec intensité. J’étais émerveillée par ce geste. Ils ont ensuite passé la nuit en néonat, je les ai récupéré dès le lendemain matin. Petite confusion car difficile de savoir s’ils avaient été nourris, comment, à quelle heure, et quand nous sommes retournés à la maternité les sage-femmes n’étaient pas trop ravies que les informations n’aient pas suivies. La première “vraie” tétée a donc un peu tardée, je dois dire que bêtement je n’osais pas les mettre au sein seule, je me sentais un peu gauche…
Je n’avais pas spécialement parlé allaitement avec l’équipe de ma maternité, je n’étais suivie que par mon gynécologue-obstétricien là-bas et je n’avais pas vu de sage-femme sur place pendant ma grossesse. J’ai donc découvert à ce moment là, et avec plaisir, que les sage-femmes avaient un discours pro-allaitement mais pas militant et surtout qu’elles ne trouvaient pas ça “dingue” que je veuille allaiter des jumeaux. J’ai tout de suite exprimé mon souhait d’allaiter en priorité en cotétée, et les équipes ont globalement été très disponibles pour m’aider à m’apprendre à m’installer avec les bébés et surtout à bien placer leurs bouches sur le sein.
J’ai eu un début d’allaitement peu compliqué, même pour une “débutante” comme moi 😉 Je les allaitais environ toutes les 3h environ, maximum 4h. Pif a tout de suite su bien téter, mais ça a été un peu plus compliqué pour Hercule, le plus petit des deux, qui avait finalement du mal à bien accrocher le téton. Au bout de 2-3 jours, j’ai eu un mini mini début de crevasse, et comme l’une de mes conditions pour l’allaiter c’était que ça soit simple et sans douleurs je me suis immédiatement tournée vers des bouts de seins en silicone. Je n’ai pas du tout regretté, même si j’ai eu un peu de mal à m’en passer après, car du coup ça m’a permis de ne plus ressentir la moindre douleur et surtout ça a aidé mon petit Hercule à bien prendre au sein. Pendant cette semaine, les sage-femmes m’ont aidé à prendre les bonnes positions d’allaitement en cotétées, à les stimuler un max pour éviter qu’ils ne s’endorment, à compresser mes seins pour que les bébés prennent un maximum, à gérer les douleurs de la montée de lait. J’ai notamment eu la chance d’avoir des super équipes de nuit, qui est le moment le plus compliqué à gérer à mon sens au début. En journée, les sage-femmes étaient plus occupées et je dois dire que les aides soignantes qui venaient quand je sonnais n’étaient pas toutes super avenantes… Une fois où je demandais de l’aide, on m’a fait comprendre qu’elle n’était pas là pour ça… Bon, bein je me suis débrouillée, et pour la première fois j’ai fait une mise en cotétée seule. Et je n’ai pas manqué de faire la remarque ensuite à la sage-femme que bon… c’était pas tip-top ce genre de réflexion à faire à une jeune maman !
A la maternité, les garçons ont reçu en complément du lait artificiel, pas au biberon mais au DAL (dans notre cas, une seringue avec une petit sonde qui arrivait dans leur bouche, que nous donnions au doigt avec mon conjoint, ou sur mon sein directement quand une sage-femme pouvait m’aider). Je n’étais pas forcément fan de l’idée, mais j’avais en tête de rester le moins possible là-bas et comme leur reprise de poids était très surveillée ça m’a semblé être sur le moment une bonne manière de “s’acheter une tranquillité” auprès de l’équipe soignante et vite rentrer. Je me suis en effet rendue compte rapidement que si j’avais le soutien des sages-femmes, les pédiatres (que je ne voyais jamais…) eux ne voyaient que l’aiguille de la balance qui n’évoluait pas assez vite. Une situation que beaucoup de mamans allaitantes connaissent…
A la sortie de la maternité, une semaine après avoir accouché, mes deux petits amours avaient repris leurs poids de naissance, qui savaient téter (avec l’aide des bouts de sein) mais qui avaient besoin d’être assez stimulés pour prendre efficacement. Heureusement, le jour de la sortie, je suis tombée sur une pédiatre que j’avais connu lors de l’hospitalisation de mon aîné, qui elle ne voyait aucun soucis, qui m’a encouragé à tenter l’allaitement exclusif et qu’on verrait bien.
Je suis sortie en HAD pendant quelques jours, une hospitalisation à domicile donc avec juste une sage-femme qui venait vérifier la prise de poids des bébés et ma tension. Elle était sympa, mais un peu “fataliste” sur la possibilité d’allaiter exclusivement des jumeaux. Pif prenait bien du poids, mais Hercule c’était limite. Elle nous a prêté une balance pour qu’on puisse le peser avant et après une tétée, je n’étais pas fan de l’idée vous vous en doutez mais le papa stressait un peu de la situation et donc on l’a fait. En moyenne il ne prenait “que” 20 grammes par tétée, ce qu’elle trouvait trop peu, et elle a proposé qu’on le complémente. Vous le savez, le sujet de la nourriture chez un bébé est potentiellement anxiogène chez moi, donc je ne voulais pas “m’acharner” même si je tenais à mon allaitement. Et là, en complémentant avec seulement 40 à 60ml de lait/jour, sa courbe de poids a bien progressé. Cela a suffit à nous rassurer, le papa pouvait aider et il était ravi, et de mon côté j’étais très heureusement de voir qu’à côté de ça, mes deux bébés continuaient à très bien prendre le sein.
Voilà comment nous avons débuté notre allaitement avec mes petits garçons, une belle aventure de 6 mois !
Pour lire mes « petits conseils » sur ce qu’il faut savoir de l’allaitement de jumeaux, c’est ici.