Depuis sa naissance, l’alimentation est un problème pour notre fils. Ces biberons qu’il ne boit pas sont notre obsession. Suite à sa naissance un peu difficile, il a été nourri par sonde gastrique les premiers jours de sa vie. L’introduction des biberons n’a pas été facile, l’heure des repas une difficulté 80% du temps. Mais il est sorti de neonat, et depuis à la maison on gérait, même si c’était encore très compliqué. Sauf que depuis quelques jours, nous sommes de retour à l’hôpital, pour essayer de comprendre ce qui ne va pas.
Je me souviendrais toujours de la première fois où il a eu un biberon dans la bouche. Il n’avait pas encore une semaine, et le premier service de néonat où il était hospitalisé nous a proposé de tenter ce premier biberon, en nous prévenant qu’il risquait de ne pas le prendre tout de suite, il fallait qu’il s’habitue. Ni une ni deux, son papa a enfourné la tétine dans sa bouche et là… on a explosé de rire. Il avait la bouche toute ronde autour de la tétine, il nous regardait avec ses yeux grands ouverts, tout sage. Mais l’air de dire « Euh, ok, j’ai pris ton truc pour te faire plaisir là, mais j’en fais quoi ? ».
On ne se doutait pas bien entendu que c’était le début d’un parcours du combattant. « Il aura le déclic, ça va venir d’un coup, ça peut être long des fois » nous a-t-on répété. Sauf que le déclic n’est jamais venu. Il a progressé dans la prise de ses biberons millilitres par millilitres, tout doucement. Il a commencé ses traitements pour contrer une oesophagite et un reflux interne douloureux, il a pris un lait spécial pour une suspicion d’intolérance aux protéines de lait de vache… Petit à petit. Nous sommes rentrés dans l’obsession des millilitres bus, ceux qui le séparaient de sa sortie de néonat. Et enfin il est rentré.
Depuis, on a eu de tout. Des biberons qui se passent extrêmement bien, pris dans le calme et siphonné en un temps record. Des biberons qui déclenchent des crises de cris de douleurs terribles. Des biberons qui durent des plombes, où il râle à chaque gorgée mais boit quand même un peu… Jusqu’à ce jour où nous avons dû affronter un refus total de plusieurs biberons : urgences, nouvelle hospitalisation… et depuis, l’attente pour essayer de comprendre ce qui peut le perturber.
C’est assez difficile d’écrire cet article depuis notre chambre d’hôpital… parce qu’après ce séjour en néonat, j’aurais aimé qu’on n’y revienne pas bien entendu.
Vivement que ces biberons qu’il ne boit pas ne soient plus qu’un mauvais souvenir. Et qu’il n’y ait rien de grave…
2 comments
Ton article est très touchant. J’imagine que la situation est très compliquée pour vous, pour lui, que cette attente doit être interminable. Je pense fort à vous et je souhaite plus que tout que ces biberons qu’il ne boit pas ne soient plus qu’un mauvais souvenir et évidemment qu’il n’y ait rien de grave.