Ba. Na. Ne !

Ba. Na. Ne !
Un petit mot de rien du tout “banane”, pourtant je peux vous dire qu’on l’attendait. Depuis des mois et des mois, “banane” pour mon grand c’est “a-a”. Un “a-a” qui sait bien se faire comprendre, notre petit fan de banane nous a clairement signifié depuis un moment que c’était là son fruit préféré et de loin. Sauf que non, ça ne se débloquait pas cette histoire de “a-a”. Pourtant il sait dire toutes les syllabes à part, alors pourquoi on a toujours ce “a-a” hein ??

Quand on parle “retard de langage”, on parle progrès bien entendu, mais sur une temporalité tellement longue… On sait depuis qu’on a son diagnostic que mon fils parlera “tard”. Une caractéristique de son syndrome, tout un ensemble de causes et conséquences complexes qui fait que les choses avancent à leur rythme. Un bébé qui ne mangeait pas, une légère hypotonie qui reste au niveau des muscles de la bouche, une mastication encore imparfaite, des problématiques ORL associées : n’en jetez-plus, le retard de langage est là et bien là, on vit avec et on l’épaule pour avancer au mieux. Mon petit chat a commencé l’orthophoniste peu avant ses 18 mois, 1 séance de 30 minutes par semaine, avant de passer à 2 séances par semaine depuis ses 3 ans. Le tout épaulé par une “stimulation” constante de notre côté, à coup de jeu et autre Z-vibe. Un travail de fourmi, un travail quotidien, des progrès toujours là mais avouons-le surtout perceptibles par son entourage très proche.

Le “retard de langage”, on se demande toujours quand ça va évoluer. Qu’il est difficile d’attendre ces mots, d’attendre que cette communication verbale devienne plus affirmée, plus claire. Pourtant tous les voyants sont au vert : l’acquisition des pré-requis au langage est bien là, la communication non-verbale est excellente et notre fils sait très bien se faire comprendre, il a à son vocabulaire un très grand nombre de mots même si tout n’est pas prononcé clairement, des petites phrases veulent être là… Mais c’est long. Clairement, c’est long, et en tant que parent c’est très compliqué de voir les effets de l’orthophonie, de comprendre les mécanismes finalement ô combien complexes de la parole. Un travail sur le souffle, sur l’imitation, sur le geste aussi… Un travail qui donne des résultats petit à petit.

Depuis le début de l’année, j’ai sorti pour mon grand un puzzle avec des lettres en bois. A peine sorti, il a adoré. Je lui ai nommé les lettres, nommé les son associés. En 1 semaine, il reconnaissait les 7 premières lettres. En 15 jours, tout son alphabet. Et un effet énorme sur la prononciation : il voulait nommer chaque lettre, chaque son, plus ou moins bien certes, mais avec une grande volonté. On a commencé à écrire des mots. Il me dit le mot qu’il veut écrire, je lui indique les lettres pour qu’il les place, puis on prononce le mot. Des progrès de dingue, même si je sais qu’il reste assez peu intelligible pour l’extérieur, je peux vous dire que ça lui a ouvert un monde de possibilités ! Et pour nous, une manière enfin concrète de l’accompagner dans ses progrès. Depuis, il veut jouer à l’ “A B C D” tous les jours. Il répète de plus en plus volontiers les mots. Mais rien à faire pour la banane : c’était toujours “a-a” 😉

Lundi, c’était à notre tour de faire un gâteau pour le goûter de l’école. Il me reste des bananes, allons y ! Depuis quelques jours, on a enfin de l’évolution. Le fameux “a-a” est devenu “ba-na”, une avancée ! Mais on ne lâche rien, on rajoute systématiquement le “ne” à la fin, en répétant inlassablement, “oui, ba-na-ne !”.
Le gâteau est cuit, je lui explique qu’on va l’apporter demain pour lui et ses copains.
Je lui pose la question “il est à quoi le gâteau ?”.
“Ba-na-ne !”.
*Mon coeur qui fait une pause*
“Ouiiiiii, c’est ça, tu répètes ?”
“Ba-na-ne !”.

Et si je vous dis qu’après il a précisé “ga-to ba-na-ne pi-pit co-co-la” ? <3