Pour lire le début de mon récit, c’est ici.
Je n’avais pas d’idée préconçue sur mon accouchement. Je ne fais pas partie de celles qui ont réfléchi à un projet. Je n’ai pas pensé à un accouchement « naturel », je n’avais pas prévu de musique, je n’ai pas choisi ma maternité en fonction de ce qu’elle proposait en accompagnement de l’accouchement, je n’avais pas pensé à tout ça. Je savais quelques petites choses quand même. Je voulais accoucher par voie basse, j’avais vraiment peur d’une césarienne, je ne sais pas pourquoi. Je voulais que mon homme soit avec moi. Je voulais absolument faire un long moment de peau à peau avec mon bébé. Je voulais faire la tétée de bienvenue. Et bien entendu, je ne voulais pas être déclenchée. Et vu le titre, vous avez compris : j’ai vécu un accouchement déclenché.
Quand nous nous sommes présentés à la maternité, on s’est retrouvés un peu bête devant l’entrée des urgences. C’est quand même bizarre, tu appuies sur un bouton pour sonner « oui ? » « euh… je viens pour accoucher je crois ». La porte s’ouvre, nous sommes accueillis. J’explique la situation, et l’une des sage-femme qui nous reçoit me dit qu’on m’attendait vivement, qu’elle pensait qu’on ne viendrait pas ! Si si, nous sommes bien là 😉 C’est que vous comprenez, j’étais en balade à Paris… et j’ai même dû annuler mon massage pour femme enceinte ! L’anecdote les fait bien rire, et on passe en salle pour m’examiner.
Cette histoire de déclenchement, ça me stressait un tout petit peu quand même. J’avais lu que ça pouvait être très long, que les contractions liées aux déclenchements étaient très douloureuses… Bref, l’appréhension pour cet accouchement déclenché était là. Mais à l’examen, surprise : mon col s’est bien modifié depuis ce matin, je suis à 2, donc on m’annonce que ça devrait être rapide. Qui sait, bébé aurait peut-être décidé de pointer son nez très bientôt finalement ? Passage en chambre d’accouchement directement, et à 20h on me pose une perfusion d’ocytocyne pour déclencher le travail. Elle est sympa cette chambre, il y a une grande vue sur l’extérieur, tout boisé. Dommage qu’il fasse bientôt nuit ! Je bavarde un peu pour masquer mon émotion, et surtout je me dis que j’ai faim ! J’aurais dû manger avant de partir… J’ai envie de spaghettis. Toujours cette sensation d’irréel : je suis à la maternité, sans contractions ni rien, et je vais avoir mon bébé. Quelquepart, nous n’y croyons pas !
21h, changement d’équipe. La sage-femme adorable qui m’avait installé s’en va, et je n’accroche pas trop avec celle qui la remplace. Dommage. Une auxiliaire de puériculture passe, on doit sortir les vêtements pour le bébé afin de les mettre à chauffer. J’indique à mon homme où se trouvent la tenue, enfin les tenues car j’en ai prévu plusieurs bien entendu, si jamais il est petit ou grand modèle mon bébé 😉 Tout est dans des petites poches en tissus, ça fait marrer la nana. Bon, après elle fait quelques réflexions que soit-disant les tenues ne sont pas assez chaudes, ça m’énerve un peu. Elle part. Je m’excite un peu, on ne plaisante pas avec les fringues de mon bébé ! On prend le temps de faire un petit selfie-maternité, c’est bête mais ça nous fait marrer. J’ai le sourire jusqu’aux oreilles, je suis vraiment heureuse. A un moment, mon homme panique un peu : on entend des hurlements dans la chambre d’à côté, entrecoupés de rires un peu déments. Je lui explique que c’est sûrement un accouchement sans péridurale… aidé d’un peu de gaz hilarant ! Je le sens bien impressionné 😉
Très rapidement, on me propose la péridurale justement. Je suis un peu étonnée : oui je compte bien la prendre, mais là vous savez là de suite je ne ressens quasiment rien, je n’ai absolument aucune douleur, je n’ai même pas eu de vraie contraction je pense ! La sage-femme, un peu abrupte, m’explique que c’est maintenant ou jamais, parce que nous sommes 4 à accoucher ce soir et que l’anesthésiste risque de ne pas être disponible quand j’en aurais besoin. Ah bon ok. Alors allons-y. L’anesthésiste et l’infirmière qui l’accompagne sont hyper sympas, ça détend l’atmosphère. Ils me demandent si je n’ai pas peur de l’aiguille, je leur réponds qu’après avoir vu la taille de celle utilisée pour l’amniocentèse ça va être de la gnognotte ! Péridurale posée sans aucune douleur, je suis allongée sur le lit avec un monito sur le ventre, c’est parti pour l’attente…
C’est vraiment un drôle de moment ensuite. J’ai quelques sensations, pas vraiment agréables, mais pas franchement douloureuses. La sage-femme revient contrôler l’évolution régulièrement, ça suit son cours mais ça ne doit pas avancer assez vite à son goût. Sans vraiment me demander mon avis, elle redresse le lit de manière à ce que je sois assise. La position ne me gêne pas, je suis un peu étonnée mais pourquoi pas. 10 minutes plus tard, la gynécologue qui m’accouchera passe voir si tout va bien. Elle n’est pas très contente que je sois assise, surtout que ce n’est pas moi qui ait choisi cette position, elle me rallonge car elle ne voit pas l’intérêt de solliciter mon col et mon périnée comme ça, le travail avance très bien tout seul. Je tique un peu sur ce désaccord entre la sage-femme et elle. Le temps passe lentement. On discute un peu avec mon homme, mais surtout on est crevés, donc on dort un peu tous les deux. Oui, ça a fait halluciner ma mère ça, j’ai dormi en salle d’accouchement. C’est vous dire si je ne sentais pas grand-chose !
A un moment, je me réveille. J’ai le ventre qui me tire, et surtout je sens que la péridurale se latéralise. J’ai une jambe totalement engourdie, tandis que je ressens des douleurs de l’autre côté. J’appelle la sage-femme pour lui expliquer, elle s’en fout un peu et de moi-même je me mets sur le côté pour rééquilibrer les choses. Ce n’est pas totalement efficace… Là encore, ce ne sont pas de grosses douleurs, c’est franchement supportable, mais je ne peux plus dormir moi, merde ^^ Surtout que j’ai réveillé l’homme pour me tenir compagnie, mais il se remet à somnoler sur le fauteuil ! Au bout d’un moment, je rappelle : ce n’est pas possible là, la péridurale perd de son effet, je le sens… Elle m’examine, et m’annonce un peu froidement « c’est trop tard pour rajouter une dose de péridurale, vous êtes à dilatation complète ». Après 7h de travail, cet accouchement déclenché arrive à son terme…
L’homme sort de sa torpeur. Il est un peu avant 3h du matin.
Pour lire la suite de mon récit, c’est ici.
Les autres articles sur mon accouchement :
- Parler de son accouchement
- Le jour d’avant
- Notre rencontre avec bébé
- Thrombus post-accouchement : c’est quoi ?
- Thrombus post-accouchement : le vivre
- Thrombus post-accouchement : et après ?
- Je n’en veux à personne
9 comments
Ça donne envie de connaitre la suite du récit. Effectivement, dormir en salle d’accouchement c’est fort ^^ Et se faire poser la péri’ alors qu’on ne sent encore rien, c’est un peu bizarre… Mais bon vaut mieux ça que rien. Quand je l’ai eu, j’ai moi aussi eu une jambe totalement engourdie que je ne pouvais plus du tout bouger (ça faisait rire mon mari) alors que de l’autre côté je ressentais un peu les contractions (c’était pratique pour savoir quand pousser).
ça arrive, ça arrive, c’était tellement long que j’ai préféré découper en plusieurs articles ! 🙂 Comme toi, des fois je me dis que heureusement que je ressentais un peu les contractions d’un côté, parce que j’ai vraiment eu l’impression de les « deviner » toutes sans vraiment les ressentir !
Roh… Tu me tiens en haleine là!!! Il se passe quoi après? Ah oui, t’as accouché c’est vrai! Je suis en plein dans l’écriture de mon accouchement. Alors bien sûr, tu auras encore une petite dédicace! Quelle morue cette sage-femme… Tu nous montreras les tenues que tu avais choisies pour le bb? Hihihi (rire de blonde).
Je voulais montrer les tenues, j’avais tenté des photos et tout, mais ça ne rendait pas bien, et puis bon… Après, quand tout s’est enchainé, ça m’a semblé un peu futile. Et surtout, ça me rend un peu triste car finalement je ne lui ai jamais mise ses « premières tenues », il a d’abord été à poil en réa, et quand ils l’ont passé aux soins intensifs sans nous prévenir ils l’avaient habillé avec des fringues qui n’étaient même pas à lui ! C’est con, mais ça m’a fait mal au coeur…
Moi quand ils m’ont mis l’ocytocine, la sage femme avait pas bien branché la perf donc pendant 2h j’avais rien du tout ! Par contre 2h après quand elles l’avaient mis correctement j’étais contente d’avoir la péridurale. J’ai dormi aussi ! Par contre quand le travail a ralenti et qu’ils m’ont remis une dose de péridurale et que je pouvais plus du tout bouger mes jambes comme si elles étaient paralysées j’ai vraiment commencé à flipper. L’annonce de la césarienne m’a fichu un coup aussi, mais j’étais tellement effrayée pour lui que je m’en fichais comment il le sortait finalement !
Oui, j’imagine que quand on t’annonce qu’il faut partir en césarienne, de toute façon tu te dis qu’il faut juste que le bébé sorte vite… Mais bon, partir en césarienne après tout le boulot que j’avais fait, ça m’aurait vraiment fait chier ! lol En plus, ça n’aurait pas empêché l’hémorragie, c’était trop tard, donc bon… Malgré tout, je suis donc contente d’avoir réussi à accoucher par voie basse !