Quand tu apprends que tu attends des jumeaux, assez rapidement on t’explique qu’il vaut mieux que tu t’attendes à être arrêtée vite. Outre le congé mat qui est doublé, très souvent l’équipe médicale qui te suit n’hésite pas à te mettre au repos. Au début c’est une option assez peu concrète : tu viens juste d’apprendre que tu es enceinte, tu digères à peine le fait qu’ils sont deux, et surtout tu te focalises sur comment gérer ces p*** de symptômes du premier trimestre. Alors certes, tu as envie de dormir H24 donc l’option de ne plus aller au boulot te semble assez séduisante à certains moments, mais globalement l’arrêt maternité te semble bien loin !
A l’heure où je vous tape ces quelques lignes, je commence officiellement mon congé pathologique. Sachant qu’en fait, je suis déjà arrêtée depuis quasiment 2 mois… Au détour d’une visite de contrôle, mon gynéco, habituellement peu à l’écoute des maux de grossesse côté maman, ne m’a pas laissé le choix. Il m’a dit clairement, “je vous mets en arrêt, vous êtes déjà allée assez loin là”. J’étais un peu interloquée, sachant que c’est le même qui pour mon premier ne m’a pas prescrit les 15 jours de patho avec un “ah oui c’est dur la fin, en plus il fait chaud et tout… et bien bonne chance” :p Alors certes, j’étais épuisée, je ne dormais plus vraiment depuis des semaines, prendre les transports était une torture, mon ventre déjà proéminent me filait un mal de dos terrible… Mais vous savez ce que c’est, on me disait que les bébés allaient bien, alors c’était tout ce qui comptait ! Certes, je sentais bien que j’allais avoir du mal à aller “au bout”, ça commençait à être vraiment compliqué, mais je ne pensais pas que ça serait si soudain. Mais son explication était imparable “jusqu’à présent tout va bien, on va faire en sorte que ça continue”.
J’ai organisé ma passation au boulot en crash, et voilà j’étais en arrêt. J’ai culpabilisé la fin de la journée, me disant que quand même… Et dès le lendemain, j’ai dormi toute la journée. Et celle d’après aussi. Et puis celle d’après aussi, en fait, tant qu’à faire hein. Sans que je ne m’en rende compte, j’avais en fait puisé dans toute ma réserve d’énergie. Gérer le travail et les trajets ainsi qu’un petit garçon de 2 ans, c’était fatiguant. Et surtout, gérer cette seconde grossesse, l’annonce des jumeaux, le suivi médical et son lot d’interrogations… Cela m’avait lessivé, sans que je ne m’en rende compte. Depuis que je suis arrêtée, je vis les journées au ralenti physiquement et je mesure à quel point ça m’est bénéfique. De toute façon, il n’y a pas de miracle : avec mon gros ventre, dès que je m’active, je le paye de suite avec tiraillements à gogo et contractions. J’en profite pour avancer sur la quantité astronomique de détails administratifs à gérer entre la grossesse, mon fils et notre futur déménagement, j’essaye de préparer au maximum l’arrivée des jumeaux et puis je prends un peu plus le temps de bloguer aussi. Mais même pour ça, je commence à réduire la voilure tellement la fatigue reste présente…
L’inconvénient d’être arrêtée depuis déjà “si longtemps”, c’est que oui je trouve le temps long, mais surtout j’ai l’impression que je vais accoucher demain !!! L’effet “très gros ventre” est plus n’est pas étranger à cette sensation. C’est vraiment très étrange, car il me reste quand même 3 mois en théorie, plutôt 2 vraisemblablement… Et en même temps, des fois je me dis que 2 mois c’est demain !
Maman de jumeaux, vous avez été arrêtée tôt aussi ?
21 comments
C’est très bien que tu sois arrêtée. Repose-toi et essaie de profiter de cette grossesse qui va passer à une vitesse folle, je pense… Je t’embrasse.
Tu as raison, j’en ai bien besoin en plus, car clairement je suis épuisée H24 !!
Pas évident d’être arrêtée tôt… Je comprends ton ambivalence ! Malgré que ce soit une grossesse simple (pas de multiples…), j’ai été arrêtée très tôt, la culpabilité a été mon amie pendant quelques semaines, je n’ai pas pu former mon remplaçant… Par contre, vivre à son rythme, pouvoir dormir de tout son saoul : qu’est-ce que ça fait du bien !!! Alors profite de ce temps pour te reposer et profiter des derniers mois (quoi ?!? Déjà ?!?).
Et oui, déjà, c’est dingue !! Tu ne t’ennuies pas trop toi, tu as trouvé de quoi t’occuper ? 🙂
Il y a des moments où je m’ennuie plus que d’autres 😉 Mais j’en profite pour préparer le lancement de ma boite… Comme ça quand bébé sera là, je n’aurai plus qu’à penser à la finalisation du projet 😀
Mais clairement il y a des moments où je ne sais pas trop quoi faire de ma carcasse 😉 Bon courage et belles fêtes !
Waouh, tu fais donc parti de ces mamans qui se lancent dans l’aventure de entrepreneuriat enceinte… Je te tire mon chapeau, quelle énergie !
Au cinquième mois, et j’ai vraiment profité de ce très long arrêt prénatal ! J’ai accouché 8 jours après mon arrêt pour la deuxième, c’était beaucoup trop court pour savourer les derniers instants et me préparer à son arrivée. Pour les jumeaux, je voulais du temps pour moi, pour m’occuper des 2 aînés au maximum, et pour regarder mon tour de ventre grossir chaque jour ! J’ai adoré cette période ! Profites en !
Ah oui, 8 jours après, ultra court ! Ça doit être « bizarre » de ne pas avoir un peu de temps avant. J’ai du mal à « profiter », j’ai l’impression que les jours passent sans que je ne les « rentabilise », j’avais eu cette même sensation pour mon fils, c’est bizarre ! Là surtout j’ai l’impression que rien n’est prêt, alors que le temps lui file, je commence à stresser !
Il n’y a rien à rentabiliser justement ! Cette période de congés prénatal est la seule dans une vie où tu peux passer ton temps à regarder ton nombril, c’est priceless !
C’est pas faux ^^ Mais je suis un peu phobique du nombril, surtout là qu’il est tout plat, alors ça doit être ça :p
Salut,
quel plaisir de vous lire car j aurai pu écrire la même chose… J attends également des jumeaux et mon congé pathologique est prévu le 10 janvier. J aime mon travail et étant enseignante j essaye de faire au mieux pour moi, pour les bébés mais également pour mes 29 élèves… pas facile. Le gyneco voulait m arrêter il y a déjà un mois, je ne m y attendais pas surtout que tout. A bien côté bébés, mais c est plus prudent. J ai préféré aller jusqu’au vacances pour ne pas trop chambouler mes élèves. Demain visite chez le gynécologue et je me prépare à être arrêté. Je sais que cela sera la meilleure solution mais la crainte de ne rien faire demeure (même si tout comme vous on vend notre chez nous et déménage dans un mois et demi)
Merci pour cet article déculpabilisant à mon niveau
Félicitations Alexia ! 🙂 Effectivement, en étant enseignante j’imagine bien que c’est d’autant plus compliqué d’être arrêtée tôt ! Et en même temps, inutile de tenter le diable… Bon repos à partir de maintenant ! 🙂
Hum … Arrêtée tôt ? Plutôt oui. J’étais arrêtée à 3 mois 1/2 pour mes jujus que je crois que tu connais 😉
Ah oui, très tôt aussi ! Tu n’as pas trouvé le congé mat vraiment long du coup ?
En fait je me suis arrêtée juste avant les vacances de Noël donc jusqu’à fin janvier ça allait. Et puis franchement le 2e trimestre a été difficile car descendre jusqu’à mon canapé m’épuisait … J’étais KO. Et après j’ai été hospitalisée une semaine à 7 mois avec interdiction de bouger au retour à la maison. Accouchement à 8 mois, finalement tout est passé très vite
Ah oui, c’est sûr ! Remarque, c’est vrai que quand je me dis qu’il reste probablement que 2 mois, déjà…
Mais ça va venir tellement vite ! 2 mois !!!!! Juste le temps de tout préparer. Et de souffler un peu !
Maman de jumeaux de 23 mois (pour pas dire 2 ans), ma gynécologue voulait m’arrêter à 3 mois ( beaucoup de route pour aller au travail. ..). Je ne voulais pas. Finalement arrêtée à 3 mois et demi et alitement total à 4 mois jusqu’à la fin (en l’occurrence 31sa +6).
Le temps m’a paru une éternité…finalement j’étais contente d’être hospitalisée car je n’étais pas seule à attendre le retour de mon mari le soir (il avait mis un micro onde et un lit à côté dans le salon…tout à porter de main).
Le plus pesant:l’isolement de cette grossesse et du congés mat avec les juju. On ne sort pas comme avec un.
J’étais contente de reprendre le taf.
Il ne s’agit là que de mon expérience. Mais de les voir grandir, rire, jouer je ne regrette rien.
Holalala oui, tu as du trouver le temps tellement long… C’est compliqué quand on est alité, j’ai la chance de ne pas connaître ça et ça change tout bien entendu. Pour l’isolement, j’ai connu ça avec mon ainé hospitalisé, c’est vrai que c’est pesant…
Salut toi ! Je tombe sur cet article et je me dis qu’une grossesse est toujours dure à vivre lorsqu’on est en arrêt. Je pense que c’est l’inactivité qui te pousse à te focaliser sur la date d’arrivée des petits !
Oui, le temps parait plus long du coup, forcément !