Depuis hier, je les enchaîne les lectures des posts “bilans” de mes blogs favoris. Quasiment pas un qui ne déroge à la règle, c’est drôle, comme quoi on se retrouve dans les articles des gens qu’on aime lire. J’aime les bilans, j’aime les récapitulatifs, j’aime entrevoir ces instants de vie, j’aime lire les listes de ce qu’on a fait, ce qu’on n’a pas fait, les regrets, les joies, les peines.
2015 est une année particulière, elle n’a épargné personne, nous avons tous été touchés collectivement par le drame et l’incompréhension. D’une manière trop forte pour que nos vies ne soient pas impactées, qu’on ne se remette pas en questions, au moins un peu. Un peu d’espoir dans le “plus jamais ça” peut-être ? Encore de la peur de revivre des choses de ce genre aussi ? Du dégoût de voir comment évolue le monde ? Un peu de tout probablement. J’ai eu l’impression que, empêtrée que j’étais par les difficultés de mon quotidien, tout cela ne pouvait pas m’atteindre réellement, profondément. C’était faux bien entendu. ça a rajouté de la douleur à la douleur, de l’incompréhension à l’incompréhension.
Je n’ai plus envie de faire des bilans. J’ai l’impression d’avoir vécu 100 ans en 1 an ½, l’impression d’être en décalage total avec tout le monde, partout, tout le temps. Je n’ai pas envie de faire le bilan de 2015, il est trop sombre. 2014 a chamboulé ma vie. L’arrivée de mon fils, les premières angoisses, l’annonce d’un soucis grave. 2015 m’a malmené encore plus, tout du long. Le pire, les améliorations, les angoisses, les retournements de situation. J’ai peur pour 2016, j’ai peur pour l’avenir. Peur du “et si jamais une autre mauvaise nouvelle”.
Et pourtant. Si je prends le temps de me poser, 5 minutes, le chemin parcouru en 2015 a été énorme. J’ai commencé l’année avec un fils hospitalisé, qui ne mangeait pas, qu’on pensait aveugle, on suspectait une maladie rare dégénérative à court terme. A l’heure où j’écris ces lignes, mon fils va extrêmement bien, il est en train de jouer avec ses grand-parents avec un smile d’enfer, il mange, il voit, il est heureux. Certes, je n’ai eu de prises sur rien dans toutes ces évolutions. Tout s’est fait sans moi, je n’ai été que spectatrice de ma vie en 2015. Mais le “bilan” est là : tout va bien.
2016, j’ai peur. Mais nous voilà.
5 comments
C’est un peu comme un syndrome de choc post traumatique… impossible de se détendre, et on se demande quand va bien pouvoir tomber la prochaine tuile ? C’est difficile d’avoir le sentiment de n’avoir prise sur rien, mais je crois que ce n’est pas vrai. Selon moi, tu as fait beaucoup pendant cette année ! Je te souhaite que les mois à venir t’apportent de la détente, comme un gros soupir pour faire tomber tout ça de tes épaules.
Merci <3 Je l'espère aussi, j'y travaille en tout cas ! Comme tu le dis, il faut dépasser le traumatisme, aller au-delà du choc. Apprendre à prendre les choses au jour le jour est une grande nouveauté pour moi, plus éloigné de mon caractère il n'y a pas 😉
Oui, la vie parfois nous balance des trucs pour lesquels on n’est vraiment pas préparés… mais on apprend, au fur et à mesure <3
Hello Petite Ally,
Je voulais te répondre sur ce post, et celui du diagnostic. Je ne peux pas écrire le cinquième de ce que j’ai dans la tête et dans le coeur quand je te lis… Juste deux choses. Tu n’as pas eu de prise sur ces évolutions? Mais voyons! Tu as été une maman incroyable! Tu crois que ta présence, ton amour, ton soutien, ta ténacité (etc) n’ont pas compté pour ton loup? Regarde comme il se débrouille – je ne le sais qu’en te lisant – ce que tu décris… Il sourit, il mange, il communique avec vous, il joue… Moi ça m’a l’air d’un petit bonhomme sacrément épanoui, et ça, c’est toujours au crédit des parents 🙂
Je ne peux pas parler de ce qui est dur et douloureux. Mais tu as tous les moments de bonheur, de complicité, de câlins… je crois que c’est peut-être ça qui aide à prendre les choses comme elles viennent, à changer de point de vue, et vivre plus au jour le jour?
Je t’envoie plein de bisous (tu peux les partager avec le petit chachoo), et plein de voeux de courage pour 2016. Et de plus en plus de bonheur à 3. Et une année plus douce pour ton coeur. Et au fait, encore une magnifique photo!! J’adore cet effet de soleil.
Merci beaucoup pour ce joli message plein de belles choses Soazig <3 Pour la fameuse photo, c'est une de mes talentueuses amies qui l'a prise, je l'aime beaucoup 🙂