il y a un an, je vivais le pire jour de ma vie. Il y a un an, j’étais dans une chambre d’hôpital à écouter des médecins m’annoncer la pire des nouvelles. Je n’en reviens pas que c’était il y an. Déjà. Enfin. La naissance de mon fils et ses soucis ont brouillé mon échelle du temps. Les jours ne s’écoulent plus comme avant. La vie a changé de rythme. Chaque jour est un combat contre ma peine.
Il y a un an, les médecins et leurs étudiants faisaient leur tour hebdomadaire des patients. J’ai vu leur regard sur mon fils, sur “son cas”. J’ai vu ce médecin qui s’y intéressait de plus près, qui a tenu à être là pour un prochain biberon, pour voir son comportement. J’ai vu la crise de douleur de mon fils, l’une des pires qu’il ait jamais faites, le lait qui bouillonnait dans sa gorge entre ses hurlements. Les médecins qui me disent gentiment de “partir faire un tour”, “me changer les idées” quand il a été enfin calme. Comme si je pouvais oublier ces moments.
Il y a un an, je ne voulais pas aller à cet examen ophtalmologique. J’ai pleuré dès que j’ai passé les portes de la chambre de mon fils. J’ai suivi en silence cette aide-soignante, une femme extraordinaire qui avait compris mon désespoir et qui m’a accompagné, jusqu’au bout. J’ai pleuré dans la salle d’attente. J’ai pleuré en écoutant l’ophtalmologue qui se voulait rassurante. Puis j’ai redoublé de sanglots quand elle m’a annoncé ce qu’elle avait vu. Quand elle m’a dit qu’on ne pouvait pas savoir si mon fils voyait ou non. J’ai pleuré quand j’ai dû l’annoncer à son père, quand il m’a dit entre deux sanglots “il ne verra jamais son papa et sa maman”.
Il y un an, dans une chambre d’hôpital, j’ai vécu le pire. La journée avait été terrible. Mais il n’y a pas eu de moment plus terrible que ce moment là. L’annonce des médecins. Non, ça n’allait pas. Oui, ça faisait trop. “Votre fils souffre d’une maladie rare, on va tout faire pour trouver ce que c’est”. Je voyais sur leur visage la gravité de la situation. J’ai entendu ces mots terribles. Ce que je n’ai pas compris, c’est que je ne suis pas morte de douleur. Quand je me suis laissée glisser au sol, je me disais que je ne pouvais pas survivre à ça. Mon coeur s’est brisé : comment continuer à respirer ? C’est possible d’avoir si mal ?
Il y a un an, je vivais la pire journée de ma vie. C’était il y a une éternité, et pourtant j’en revis les moindres détails comme si c’était hier.
15 comments
Des bisous.
Merci Sophie <3
Déjà 1 an, seulement 1 an… Et quel chemin parcouru par votre petit bonhomme depuis ! Certes, c’est loin d’être un horizon sans nuage aujourd’hui, mais on peut au moins donner tord aux medecins sur ce point : il voit le sourire de son papa et sa maman, et vu les efforts de sa maman fashionnista, sa couleur préférée est surement déjà le bleu…
Quel chemin, tu peux le dire… Ces annonces dramatiques nous semblent à la fois loin aujourd’hui, et pourtant leur ombre plane toujours sur le quotidien…
Je ne sais pas quoi dire si ce n’est que j’espère du fond du coeur que le pire est derriere vous… ❤️
Merci Patricia <3 Je l'espère aussi. Mais aujourd'hui mon petit chat va bien, j'essaye de me concentrer sur ça 🙂
Très émouvant Charlotte. Tendres pensées pour toi et ton petit bout! xxx
Merci Hayley <3
J’ai eu les larmes aux yeux en vous lisant. J’espère que votre petit bout va mieux (et que vous aussi…) et que surtout L’avenir s’annonce plus doux. Je pense bien à vous.
Merci pour ce gentil message Maika. Mon petit chat va beaucoup beaucoup mieux aujourd’hui, il vit sa petite vie avec bonheur 🙂
<3
Merci <3 Heureusement cette journée est derrière nous désormais.
Je suis de tout coeur avec vous. Il a au moins une chance de petit bout: c’est d’avoir des parents formidables. Il ne pouvait pas espérer mieux.
Merci <3