Nous avons entamé la quatrième semaine du séjour en néonat de notre fils. Je n’oserais pas dire la semaine de trop, chaque semaine a été une épreuve. Mais celle-là, encore plus que les autres, on ne l’a pas vu venir. Il y a eu le début, difficile à comprendre, pourquoi mon bébé né quasiment à terme avait des soucis avec ses poumons comme un petit préma ? Puis un souci de glucose à réguler, venu d’on ne sait où aussi… Et enfin, le truc « bête » : monsieur qui ne veut pas prendre ses biberons… Examens de toute part, médocs, et surtout de la patience pour que ce petit bout qui n’a pas eu un début de vie facile reprenne des forces.
A longueur de journée, ce séjour en néonat m’obsède. J’y pense tout le temps, je ne comprends pas qu’il soit possible que je sois rentrée à la maison sans lui. Je n’arrive toujours pas à réaliser tout ce qui s’est passé depuis ce coup de fil où on m’annonçait que mes analyses n’étaient pas bonnes, qu’il fallait déclencher mon accouchement. Comme la drôle d’impression de ne rien maitriser du tout depuis ce moment-là. J’ai vraiment espéré au début que nous sortirions de l’hôpital ensemble. Puis j’ai espéré une sortie quelques jours après. Puis la semaine d’après. Puis… On en vient à détester venir à l’hôpital. C’est paradoxal, car tous les jours on crève d’envie de voir notre fils. Mais pas dans ce cadre, où tout nous rappelle que nous ne sommes pas chez nous.
Il y a les mauvais jours. Ceux qui nous font dire que ce séjour en néonat est vraiment la pire épreuve que nous ayons vécue. Ceux où on s’engueule, où je pleure à gros sanglots devant le berceau, où les mauvaises nouvelles s’enchainent, où les alarmes des scopes nous irritent plus que jamais. Ces jours où on a l’impression que notre fils ne sortira jamais de là. Quand je rentre de l’hôpital après l’une de ces journées, je voudrais rester en boule sous ma couette sans bouger et n’en sortir que quand tout sera fini.
Et il y a les bons jours, heureusement. Ceux où on arrive à passer un vrai bon moment avec notre fils, en faisant (presque) abstraction de l’environnement. Ceux où on a enfin une bonne nouvelle, ceux où une des puéricultrices nous raconte une anecdote marrante sur notre pitchou, ceux où je rigole bêtement parce qu’il a encore arrosé son père lors du changement de couche. Il y a ce jour où on l’a vu sans sa sonde gastrique, pour la première fois depuis sa naissance. Ce jour où on a enfin commencé à parler d’une éventuelle sortie.
Maintenant que la fin de ce séjour en néonat approche enfin, je me demande si j’arriverais un jour à évacuer ce souvenir.
30 comments
Courage ma tout belle. C’est une épreuve très dure que vous traversez. Mais bébé prend ses forces et quand vous serez rentrés tu finiras par ne plus y penser, et ne voir que ton petit bout de chou grandir encore et encore !
Gros bisous
merci Marine ! Il me tarde tellement de ne plus y penser si tu savais…
Courage en effet, et tout plein de forces pour, j’espère et vous le souhaite, ces derniers moments avant le retour de baby boy avec vous, chez vous. Je vous embrasse tous les trois et vous souhaite de vite vous retrouver loin de tout ça.
Merci ! On est malheureusement repartis pour plusieurs jours… ça n’en finit pas !
Il est très touchant ton article Charlotte, plein de courage et profites à présent de ces instants avec ton baby boy. Gros bisous
En tant que maman je ne peux qu’être touchée par ce qui vous arrive et pour avoir connue la neonat dans une situation bien plus clémente je comprends un peu mieux ce que vous traversez et la frustration qu’on peut ressentir. Soit forte ton bébé en a besoin et de meilleurs jours réunis dans votre chez vous arriveront prochainement. Plein de courage
Merci Anna, c’est vrai que la néonat c’est très frustrant ! Et encore, je me dis qu’il y a des familles pour qui c’est plus dur, ça fait (un peu) relativiser…
Merci, on espère en profiter vite… C’est si long !
Je suis sûre que tu oublieras vite tout ça mais que c’est long !
Trop long c’est clair, des fois j’oscille entre le « il est né hier » et le « j’ai accouché il y a 1000 ans » ^^
C’est une sacrée épreuve que vous traversez…je souhaite plein de santé pour ce jeune homme!
J’ai connu la neonat’ avec mon petit, en chambre kangourou comme ils l’appellent. Une vraie torture. Même si tout va très bien maintenant, la blessure reste la même. Il faut se faire aider.
Bon courage à vous trois
J’ai de la chance de ce côté là, je trouve que les possibilités d’accompagnement sont assez bien pensées de ce côté là, et les équipes ont un côté vraiment très humains. Je suis contente de savoir que tout va bien pour vous désormais, c’est dur sur le moment de se dire que « l’après » sera bien !
Bon courage Charlotte…Comme tu fais bien d’exprimer tes angoisses sur ce blog: je suis certaine que ça doit aider à évacuer. Ton petit homme prend plein de forces…Quand vous l’aurez à la maison, rien que pour vous, tout cela ne sera qu’un mauvais souvenir. Je t’embrasse fort
Merci Hayley ! Oui, ça me fait du bien d’en parler ici, et puis tous vos commentaires me font très plaisir et me donnent du courage !
<3
Merci <3
Ma pretty shrimp,
Ça me fend le cœur de lire que ton mini et vous ne soyez pas encore réunis sous le même toit. Je ne peux qu’imaginer ton… votre impatience à quitter l’hôpital tous les 3 et à commencer votre petite vie de famille dans des conditions plus sereines.
Plein de force et de courage. Je vous embrasse très très fort <3 <3 <3
Merci mille fois <3 La patience n'étant pas mon fort, tu imagines à quel point ça me bouffe ! J'essaye de me dire que c'est un mal pour un bien, il est bien entouré et reçoit les soins qui lui sont nécessaires... Mais que c'est long !!
Oui, oui, oui, tu arriveras à évacuer ces mauvais souvenirs! Nous avons quitté la néonat il y a presque deux mois et maintenant je peux le dire : on oublie et on ne retiens que les bonnes choses! Pourtant, en rentrant, j’ai encore beaucoup pleuré, je n’arrivais pas à accepter que les choses se soient passées ainsi. Mais avec le temps, les beaux moments et les sourires de bébé, la vie, la vraie, s’installe et on arrive à se dire que ce n’est pas grave. Pourtant, je me souviens que la fin de séjour en néonat a été rude puisque comme ton petit loulou, le mien avait décidé de ne plus manger. Et quelques jours plus tard, d’un coup, la révélation?, il mangeait, parvenait à réguler sa température et le scope n’a plus jamais sonné!
Courage pour cette dernière ligne droite et tous ces moments difficiles! La vraie vie commence bientôt!!! 🙂
Oui, j’ai un peu peur de la « prise de conscience » en rentrant à la maison… Même si il me tarde plus que tout qu’il soit rentré, je sais que tout ne sera pas simple. Vivement les beaux moments dont tu parles ! 🙂
Courage, courage et surtout beaucoup de patience… J’imagine à peine ce par quoi vous passez et j’espère simplement que ton bébé sera vite chez vous… Avec au programme la joie des nuits sans sommeil et autres nouveaux challenges! Tendresse à vous 3…
Merci ! <3
beaucoup de courage aux parents crevette et leur bébé crevette.
De gros, gros bisous.
On pense bien à vous.
Merci beaucoup Fred ! On prend tout le courage possible, pour faire du stock ! 😉
Je ne sais jamais trop quoi dire dans ces moments-là. C’est tellement difficile de se mettre à votre place. J’espère que vous trouvez tous les deux la force nécessaire. Soyez patients, soudés et courageux. Et j’espère que ton petit bout d’homme viendra vous retrouver à la maison très bientôt.
Merci Olivier ! Nous sommes désormais en famille depuis ce week-end, on rattrape enfin le temps perdu ! 🙂
Nous sortons de 10 semaines en néonat … le choc est là… le traumatisme aussi…et un bébé qui ne s’alimente pas du tout … moi ce n’est pas mon premier bébé … je vous kidnappe et j’en me retrouve néanmoins tellement dans vos propos … merci pour ces billets si justes.
Bonjour Aurélie, j’espère que votre bébé va mieux ! 10 semaines, ça a du être tellement long… et avec un plus grand à la maison ça a dû être vraiment très très dur :/
Oups … faute de frappe je ne vous kidnappe pas ! Je vous comprends et me retrouve … etc